N’attendez pas de voir des bidonvilles, ni des taudis sur les photos de Vladimir Vasilev. Le ghetto n’est pas constitué de logement insalubres. Il n’est pas entouré de murs en béton non plus. Un ghetto n’est pas tangible : il est avant tout une construction imaginaire. Encore faut-il affirmer que le ghetto existe parce qu’il est hanté par des être humains.
Pour comprendre ce terme réducteur trop usité, mais peu usé, Vladimir Vasilev emprunte la seule voie possible : suivre et photographier les habitants des ghettos. Parce que la VIE d’un ghetto, ce sont ses habitants et leur existence. Mais leur vie, est-elle une vie à part entière ?
Le cycle « Les fantômes du ghetto » essaie de faire allusion exactement à cette problématique-ci. Vladimir Vasilev a photographié pendant une décennie les populations défavorisées en Europe de l’Est et a suivi les habitants des ghettos dans leur environnement citadin, mais aussi dans leurs désirs et émotions. Sans prétendre qu’une vision commune peut être totalement constituée et rendue, l’auteur affirme encore une fois que l’imaginaire est l’avatar et la préjudice des fantômes du ghetto.
Ivan Ivanov , journaliste